Barbier
Gilles Bizouerne
et une nuit elle commence une histoire elle dit il y avait à Bagdad un bossu qui était musicien et qui jouait de la musique et ce jour-là cet homme-là est venu juste devant l’échoppe d’un barbier il a commencé à chanter et à jouer du tambour. à l’intérieur de la boutique le barbier quand il a entendu ces sons venant de l’extérieur il a été fort intrigué il s’est approché près de l’homme il l’a regardé et il lui a demandé s’il voulait venir chez lui le soir même pour divertir sa femme. le bossu a accepté le soir est venu le barbier et le bossu sont partis ensemble dans la maison du barbier quand ils sont arrivés la femme avait préparé du poisson il se sont installés à une table tous les trois ils ont commencé à manger et voilà qu’au milieu du repas alors qu’il venait d’avaler une bouchée de poisson on voit le bossu qui commence à devenir tout blême et à chercher son souffle le barbier regarde sa femme intrigué et puis petit à petit le bossu se met à blêmir à suffoquer et finalement il tombe par terre. l’homme et la femme ne savent que faire ils sont inquiets ils se disent [end]
[DD] qu’est-ce qu’on va penser de nous ? le gouverneur va venir il va il va penser que c’est un assassinat comment on va pouvoir expliquer qu’après avoir mangé du poisson un homme tombe raide mort ? une arête coincée dans sa gorge peut-être il est hors de question qu’on garde ce fardeau ici [end]
[NS] l’homme a réfléchi il s’est dit [end]
[DD] on va s’en débarrasser [end]
[NS] il a demandé à sa femme de prendre les pieds lui il a pris les mains du bossu et ils sont partis dans la ville au début ne sachant où aller. puis au détour d’une ruelle le barbier il a une idée alors il commence à tirer. sa femme se rapproche entre eux deux il y a le corps du bossu et il dit [end]
[DD] j’ai une idée on va aller voir le médecin. suis-moi. [end]
[NS] ils vont jusqu’à la porte du médecin et en pleine nuit ils frappent à la porte une servante leur ouvre ils donnent une pièce d’or à la servante et ils lui disent [end]
[DD] réveille ton maître et dis-lui que c’est urgent on a quelqu’un qui est malade ici [end]
[NS] sans même prendre le temps d’allumer la lumière la servante monte les escaliers et va réveiller le médecin pendant ce temps le barbier et sa femme ils entrent dans la maison du médecin ils grimpent le long de l’escalier ils déposent le bossu juste en haut de l’escalier et sur la pointe des pieds ils rentrent chez eux. la servante quand elle réveille son maître il n’est pas content. en pleine nuit comme ça on vient le déranger ? elle lui montre la pièce d’or et déjà il commence à sourire et elle lui explique elle lui dit qu’il y a un malade qui attend en bas et que c’est grave visiblement alors l’homme par devoir professionnel se lève rapidement enfile ses vêtements commence à courir traverse la chambre arrive au niveau de l’escalier et donne un coup dans quelque chose et il sent que ça roule alors il se précipite il descend l’escalier il allume la lumière. à l’aide de bougies il aperçoit un corps inerte il va pour toucher le pouls puis il se retient il soulève le bras qui retombe tout de suite il voit un homme mort il se retourne vers sa servante et il se dit [end]
[DD] mais qu’est-ce qu’on va penser de moi ? qu’est-ce que vont dire les gens? on m’amène un homme à moitié mort et le voilà mort complètement il est hors de question que je le garde chez moi le gouverneur va arriver on va m’emmener chez le sultan il faut s’en débarrasser allez aide-moi [end]
[NS] et voilà que le médecin prend les deux bras la servante prend les deux pieds et ils sortent tous les deux de la maison et le médecin il habite près d’un pont et juste à côté de ce pont il se passe une chose étrange il y a un homme qui est là jour et nuit qui fait l’aumône mais à chaque fois qu’on lui donne une pièce il réclame une claque et si on lui donne pas de claque il ne veut pas de pièce et le médecin qui est en train de porter le corps du bossu réfléchit et il se dit [end]
[DD] on devrait on devrait le déposer près de l’aveugle de toute façon il verra rien heh [end]
[NS] alors ils arrivent au niveau du pont il demande à sa servante de le suivre et puis juste devant l’aveugle le médecin prend une pièce lui-même et il la jette dans le chapeau et quand l’aveugle entend la pièce tout de suite il attrape la main pour dire [end]
[DD] ah donnez-moi une claque donnez-moi une claque [end]
[NS] mais la main qu’il attrape c’est la main du bossu la main du mort et à peine a-t-il tiré dessus que il sent que le corps tombe. notre homme il a beau être aveugle il voit bien que c’est pas normal alors il touche le corps du bossu et il se dit [end]
[DD] mais alors à moi. je suis déjà mendiant et aveugle que va-t-il se passer ? à peine je tire sur le poignet d’un homme et il tombe raide mort je peux pas garder ça avec moi [end]
[NS] alors il le transporte. le long du pont il cherche un mur il en trouve un c’est l’échoppe d’un magasin il hisse le mort il retourne sur le pont comme si de rien était il se réinstalle. le médecin et sa servante ils rentrent chez eux. le lendemain matin le courtier du sultan se lève il traverse la ville il est tôt encore les rues sont assez désertes et tout d’un coup près d’un magasin il voit un homme qui est de dos et il se dit [end]
[DD] un homme comme ça si tôt le matin près d’un magasin c’est sans doute un voleur qui essaye de trafiquer une serrure. depuis le temps que j’attends d’attraper un voleur sur le fait. [end]
[NS] sur la pointe des pieds il se glisse derrière l’homme et lui donne un coup juste au niveau du cou et l’homme il tombe raide mort. le courtier il regarde sa main il se dit [end]
[DD] mais c’est pas possible un coup? [end]
[NS] et il appelle la garde il s’est pas encore rendu compte que l’homme était mort et il dit [end]
[DD] au voleur au voleur au voleur [end]
[NS] et voilà le gardien du souk qui arrive avec le lieutenant de police et qui s’informe et le courtier qui lui dit [end]
[DD] oh regardez cet homme-là c’est un voleur je lui ai donné un coup pour l’arrêter embarquez-le [end]
[NS] le lieutenant de police se penche puis il se redresse il regarde le courtier et il lui dit [end]
[DD] cet homme est mort tu l’as tué [end]
[fDD] avec un coup de poing un petit coup de rien du tout sur le cou ? [end]
[NS] on l’emmène chez le juge le courtier. et le juge est formel [end]
[fDD] tu seras pendu demain [end]
[NS] l’homme passe la nuit dans la cellule le lendemain matin on a dressé la potence il y a une grande place avec plein de gens qui viennent assister au spectacle et il y a le courtier qui est là et le bourreau juste à côté. le bourreau il commence à passer la corde autour du cou de l’homme du présumé coupable et juste au moment où on va le pendre il y a un ans- un homme qui s’avance parmi la foule heh c’est l’aveugle et l’aveugle il dit [end]
[DD] arrêtez arrêtez c’est c’est moi qui l’ai tué je me rends je me rends je suis coupable cet homme m’a donné une pièce et j’ai voulu qu’il me mette une claque j’ai tiré sur son poignet il est tombé comme mort je suis coupable le courtier n’y est pour rien [end]
[NS] le bourreau regarde le juge le juge ne sait pas trop quoi faire il lui dit de changer de personne. du moment qu’il y a un coupable [audience some laughter] ah le courtier il est bien content il retire la corde et il laisse volontiers sa place on guide l’aveugle on lui passe la corde et juste quand on va le pendre il y a un homme qui intervient dans la foule eh c’est le médecin et le médecin il dit [end]
[DD] arrêtez stop arrêtez ce n’est pas cet aveugle qui a tué le bossu c’est moi on l’a amené chez moi il était presque mourant et il faisait noir et enfin vous savez [end]
[NS] le juge fait [noise=hhh] alors on défait la corde de l’aveugle on le met sur le côté et puis on amène le médecin on lui passe la corde autour du cou et puis juste au moment où on va le pendre ben vous savez qui intervient ? qui c’est qui intervient ? [end]
[inaudible] [end]
[NS NA] non mais alors vous avez pas suivi l'histoire [audience some laughter] bon ben je vais vous aider mais alors là [narrator laughter] [end]
[aud] [inaudible] [audience some laughter] [end]
[NS NA] c’est c’est c’est le barbier [end]
c’est le barbier [end]
[NS] il me semble qui intervient et comme les autres il dit que c’est lui qui l’a tué cet homme-là. alors là le juge il se dit que ça devient bien compliquée cette histoire. (il) dit [end]
[DD] tout le monde chez le calife Arun al Rachid. [end]
[NS] en ce temps-là il y avait un calife qui régnait avec justice sur son peuple il était apprécié de tous et la nuit souvent il se promenait déguisé dans les ruelles de sa ville avec son porte-glaive Monsour et son vizir Jafar pour voir comment allait son peuple et ce qu’il pensait de lui on amène tout le monde devant le calife et on lui raconte ce qui s’est passé des événements et chacun raconte qu’il a fait avec le bossu et le calife Arun al Rachid écoute et au bout d’un moment il regarde le courtier et lui dit [end]
[DD] courtier toi je te connais bien j’ai confiance en toi dis-moi si tu devais me donner un conseil pour toi lequel de ces trois hommes qui ont transporté le corps si toi je t’écarte est le plus coupable ? dis-moi [end]
[NS] et là le courtier il s’avance et il dit [end]
[DD] oh commandeur des croyants les conseils parfois ils se retournent contre ceux qui les donnent [end]
[NS NA NF] écoutez plutôt [end]