La Chemise magique
Ralph Nataf
[NS] en Russie en Russie vivait une femme avec son fils et partout autour d’elle elle demandait elle aimait beaucoup son fils alors partout autour d’elle elle demandait [end]
[DD] vous avez un métier facile pour mon fils un métier facile pour mon fils vous n’auriez pas un métier facile pour mon fils un un un métier facile pour mon fils [end]
[NS] et partout tout le monde lui disait [end]
[DD] mais allez un métier facile ça n’existe pas ici. les métiers faciles. ici tous les métiers sont difficiles tiens si tu veux un métier facile vas donc à l’autre bout du monde [end]
[NS] et on lui disait toujours [end]
[DD] à l’autre bout du monde [end]
[NS] alors elle à force d’entendre parler de l’autre bout du monde elle s’est dit [end]
[DD] je vais aller voir à l’autre bout du monde [end]
[NS] elle a pris son fils par la main elle a vendu son izba ou plutôt elle a fait le contraire elle a d’abord vendu l’izba elle a pris le fils par la main et elle s’est mise en route avec son fils et ils ont marché marché seulement marche aujourd’hui marche demain à force euh ça te fait mal aux jambes alors il s’assied elle s’assied là sur le bord d’une d’une tombe qu’elle voit sur bord du chemin elle dit à son fils [end]
[DD] attends je me repose [end]
[NS] et tandis qu’elle s’assied elle dit [end]
[DD] oh là là [end]
[NS] à cet instant un bonhomme apparaît tout maigre tout sec le visage en lame de couteau qui lui dit [end]
[DD] qu’est-ce que tu veux ? [end]
[fDD] mais je veux rien [end]
[fDD] si tu veux quelque chose tu m’as appelé c’est pas pour rien [end]
[fDD] mais je t’ai pas appelé j’ai appelé personne [end]
[NS] dit la vieille femme [end]
[DD] si tu m’as appelé tu as dit oh là là c’est mon nom tu m’as appelé alors maintenant tu dois me dire ce que tu veux [end]
[NS] et la femme dit [end]
[DD] mais je ne veux rien [end]
[fDD] si tu veux quelque chose quand on dit oh là là c’est qu’on veut toujours quelque chose dis-moi [end]
[NS] alors elle finit par dire [end]
[DD] oui et bien oui c’est vrai je je veux quelque chose je veux un métier facile pour mon fils voilà [end]
[fDD] et ben tu vois demande et tu recevras je suis celui qu’il te faut je suis magicien si tu veux je prends ton fils à ce à mon service pendant sept ans je lui enseigne mon art ça te va ? [end]
[NS] et la femme demande [end]
[DD] pendant sept ans mais ça va me coûter combien je n’ai pas d’argent je je suis pauvre [end]
[fDD] oh ça ne te coûtera rien je te le fais gratis mais je te préviens pour récupérer ton fils il faudra que tu saches le reconnaître tu auras trois chances remarque si en trois chances tu n’as pas reconnu ton fils il m’appartient à part ça ça ne te coûte rien d’accord ? [end]
[NS] et la mère se dit [end]
[DD] quoi ? moi ne pas reconnaître mon fils ? moi ? moi qui l’ai moi qui l’ai nourri dans mon sein moi qui l’ai nourri et moi qui l’ai élevé moi qui l’ai éduqué bien sûr que je reconnaîtrai mon fils [end]
[NS] alors elle a dit [end]
[DD] d’accord [end]
[fDD] très bien reviens dans sept ans jour pour jour [end]
[NS] et Ohlàlà prend la main du garçon et l’entraîne et la vieille femme va elle trouve une izba à louer et et elle loue ses services à droite à gauche et ainsi elle elle joue elle vit jour après jour chaque jour poussant l’autre elle vit elle survit dans l’attente du rendez-vous et au bout de sept ans elle revient elle revient à la tombe et elle appelle [end]
[DD] Ohlàlà il est là [end]
[fDD] oui tu viens chercher ton fils mmm j’espère que tu sauras le reconnaître [end]
[NS] et Ohlàlà se se retourne il pousse un cri qui fait tre- trembler la ligne d’horizon et des quatre coins du ciel descendent douze sansonnets qui viennent se poser en ligne devant la femme [end]
[fDD] reconnais ton fils regarde [end]
[NS RD] elle dit [end]
[DD] mais mais je t’ai donné un garçon je t’ai pas donné un oiseau [end]
[fDD] allons aucun de ces sansonnets n’est un véritable oiseau ce sont tous des enfants que leurs parents n’ont pas su reconnaître les onze autres sont à moi vas-y reconnais-le [end]
[NS] alors elle cherche elle regarde elle osculte chacun des oiseaux elle cherche une différence entre un oiseau et les autres aucune différence tous identiques depuis le bec jusqu’à la queue et à la fin elle est obligée de reconnaître qu' elle ne sait pas reconnaître son fils [end]
[fDD] c’est pas grave il te reste encore deux chances reviens dans sept ans [end]
[NS] et Ohlàlà fait un geste dans l’air tous les oiseaux s’éparpillent dans le ciel il se transforme en une fumée noire et s’évapore dans l’air. la femme retourne à la à la maison à l’izba qu’elle loue et elle loue encore ses services à droite à gauche à gauche à droite elle vit chaque jour poussant l’autre et au bout de sept ans elle revient à la tombe [end]
[fDD] Ohlàlà il est là [end]
[fDD] oui mmm je vois que tu viens chercher ton fils mmm j’espère que tu sauras mieux t’y prendre que la première fois [end]
[NS] et Ohlàlà pousse son cri la ligne d’horizon tremble et des quatre coins du ciel douze oiseaux blancs viennent se poser devant elle en ligne et elle cherche elle cherche à identifier son fils elle cherche une différence entre un oiseau et les autres et aucune différence elle ne voit elle est obligée de reconnaître qu’elle ne peut pas reconnaître son fils [end]
[fDD] c’est pas grave il te reste une troisième chance reviens dans trois ans [end]
[NS] les douze oiseaux blancs s’envolent fumée noire évaporée et la vieille femme retourne à la maison la maison qu’elle loue elle loue ses services chaque jour qui pousse l’autre et c’est fou ce que ces trois ans sont longs à passer et au bout de trois ans enfin elle ferme la maison elle retourne vers la tombe elle marche et elle passe devant l’auberge et devant l’auberge il y a un cheval qui est attaché un beau cheval d’ailleurs elle s’arrête et elle dit [end]
[DD] quel beau cheval [end]
[NS] et le cheval tourne la tête vers elle et dit [end]
[DD] mère tu viens me chercher ? [end]
[FDD] un cheval qui parle? [end]
[fDD] je ne suis pas un vrai cheval mère je suis ton fils Ohlàlà m’a pris comme monture pour venir boire un verre à l’auberge avant le rendez-vous mais toute à l’heure quand je serai avec les autres chevaux sache que je serai le septième en partant de main droite tu te souviendras ? le septième de main droite [end]
[DD] je me souviendrai [end]
[NS] dit la mère [end]
[DD] je me souviendrai [end]
[NS] elle marche jusqu’à la tombe le septième en partant de la droite [end]
[fDD] Ohlàlà il est là [end]
[fDD] oui je vois que tu viens chercher ton fils pour la troisième et dernière chance mmm et bien on va voir comment tu t’y prendras [end]
[NS] il pousse son cri à l’horizon la ligne de d’horizon qui tremble et venus des quatre coins de l’horizon douze chevaux viennent en galopant et s’arrêtent net en ligne devant la femme devant la mère [end]
[fDD] reconnais ton fils [end]
[NS] elle regarde [end]
[FDD] le septième en partant de main droite. oui mais comment être sûr de ne pas se tromper comment ? [end]
[NS] alors elle a une idée elle prend le premier cheval elle lui tâte le jarret elle lui tâte lui tâte la croupe elle regarde bien et et pendant ce temps dans sa tête elle se dit [end]
[DD] un un un [end]
[NS] et quand enfin elle est sûre de ne pas s’être trompée elle passe au deuxième au suivant elle regarde les oreilles les dents les yeux et pendant ce temps elle se dit [end]
[DD] deux deux deux [end]
[NS] et le troisième le quatrième le cinquième le sixième le septième et quand enfin elle s’est retournée plusieurs fois le chiffre sept dans sa tête et qu’elle est sûre de ne pas s’être trompée elle se redresse et elle dit [end]
[DD] c’est simple c’est celui-ci [end]
[NS] Ohlàlà rouge puis noir de colère consumé de colère intérieure dit [end]
[DD] mais je ne sais pas comment tu as fait pour le reconnaître mais je dois reconnaître que tu as trouvé [end]
[NS] alors il fait un geste dans l’air les onze autres chevaux s’éparpillent et il disparaît dans une fumée noire plus noire que d’habitude alors elle prend son fils par le licol et elle lui dit [end]
[DD] allez viens on rentre à la maison viens [end]
[NS] mais son fils la re- il la retient il lui dit [end]
[DD] non mère il y a mieux à faire profitons de mon métier profitons de mon art aujourd’hui à la ville il y a jour de marché vends-moi tu me vendras trois mille roubles un beau cheval comme moi trois milles roubles [end]
[NS RD] elle lui dit [end]
[DD] tu tu ne veux pas que je te vende ça fait dix-sept ans que je t’attends je ne vais pas vendre mon fils maintenant [end]
[fDD] mère ne t’inquiète pas je serai de retour avant même que tu ne sois rentrée à la maison simplement pour cela n’oublie pas de prendre le licol avec toi prends bien le licol sans quoi je ne pourrai pas revenir [end]
[NS] elle va au marché elle se met sur la place du marché et elle elle tend la main avec au bout de sa main au bout se son bras le licol et au bout du licol son fils sous forme de cheval [end]
[DD] qui veut m’acheter ce cheval? qui veut m’acheter ce cheval? j’en demande trois milles roubles [end]
[NS] dix commerçants autour d’elle qui regardent l’animal et qui disent [end]
[DD] ah c’est une belle bête hein ah oui c'est un ça c’est une belle bête ah c’est une belle bête combien tu en veux tu as dit? trois milles roubles ? oh c’est cher [end]
[fDD] eh oui c’est cher mais c’est une belle bête hein [end]
[fDD] c’est une belle bête mais c’est cher oui d’accord [end]
[NS] et ils parlent et ils discutent puis au bout d’un moment quand même quelqu’un finit par lui donner trois milles roubles alors elle empoche l’argent elle prend le licol le glisse à son épaule et elle laisse partir son fils elle marche vers la maison et en chemin elle se dit [end]
[DD] et mon fils où est-il maintenant ? où est-il ? [end]
[fDD] mais je suis là mère [end]
[NS] il était là qui marchait près d’elle ils sont rentrés à la maison comme une mère et son fils le lendemain matin il a repris forme de cheval elle lui a mis le licol et il lui a dit [end]
[DD] mère allons dans la ville à côté la ville voisine il y a jour de marché aujourd’hui trois mille roubles [end]
[NS RD] et elle se dit [end]
[DD] c’est un métier un métier facile [end]
[NS] elle entraîne son fils jusqu’à la ville voisine [end]
[fDD] qui veut m’acheter ce ce cheval ? trois mille roubles [end]
[NS] et les commerçants vingt commerçants qui l’entourent [end]
[fDD] ah c’est une belle bête combien ? trois milles roubles c’est cher [end]
[fDD] oui oui oui mais c’est une belle bête [end]
[fDD] ah oui mais c’est cher [end]
[fDD] oui mais quand même c’est une belle bête oui [end]
[NS] et les négociations et elle en reste toujours à trois mille roubles ferme et résolue quelqu’un finit par lui donner l’argent elle en elle garde le licol et elle laisse partir son fils et quand elle rentre à la maison et bien ma foi son fils l’attend quel métier facile le lendemain le licol ville voisine jour de marché [end]
[fDD] qui veut m’acheter ce cheval ? [end]
[NS] trente commerçants qui l’entourent [end]
[fDD] oh c’est une belle bête combien? [end]
[fDD] oh c’est cher mais c’est une belle bête oui c’est [inaudible: 1 or 2 syllables] [end]
[NS] et pendant que les négociations vont bon tr- vont bon train une voix se fait entendre [end]
[DD] laissez-moi passer [end]
[NS] les commerçants s’écartent et un riche boyard s’approche il regarde le cheval [end]
[fDD] hmm la vieille dis la mère c’est une belle bête hein et je m’y connais crois-moi combien tu en veux ? [end]
[fDD] ben j’en veux trois mille roubles [end]
[fDD] trois milles roubles un sau- un superbe cheval comme ça tiens je t’en donne six mille [end]
[NS] et il lui donne une bourse si grosse qu’elle a du mal à l’empocher et elle veut prendre le licol en même temps mais le le le riche boyard la bouscule pour ce prix-la on a aussi le licol avec il saute sur le cheval et il galope il talonne le cheval il le talonne il le galope et il galope il galope il galope et la mère comprend qui vient de lui racheter son fils à qui elle l'a vendu son fils elle le comprend et Ohlàlà talonne le cheval pendant trois jours et trois nuits jusqu’à l’épuiser et quand enfin il le sent trop fatigué pour s’enfuir il va à l’auberge il l’attache bien serré contre le piquet de l’auberge et il entre boire un verre et bambocher pour fêter la victoire on a b- beau être Ohlàlà on aime fe- fêter les victoires il boit et dehors le cheval qui attend le cheval qui est serré serré qui a du mal à respirer la porte s’ouvre une serveuse qui porte un plateau passe alors le cheval lui demande [end]
[DD] oh jeune fille sois bonne avec moi libère-moi défais le licol un peu que je puisse respirer [end]
[NS] la serveuse pose le plateau à terre elle commence à desserrer le licol alors le cheval glisse sa tête la dégage du nœud du licol et il se met à courir et il court il galope il ga- il galope il cavale mais Ohlàlà l’a vu il sort de l’auberge et se met à sa poursuite et il court Ohlàlà et ce qu’il court vite mais ce qu’il court vite il est sur le point de rattraper le cheval alors le cheval frappe le sol de son sabot se transforme en lévrier qui court plus vite que jamais Ohlàlà voyant ça frappe le sol de son talon se transforme en loup gris qui poursuit le lévrier et le loup gris gagne du terrain le lévrier frappe le sol se transforme en ours et l’ours fait face au au loup gris le loup gris frappe le sol se transforme en lion et le lion bondit sur l’ours l’ours frappe le sol se fait cygne et s’envole dans les airs le lion frappe le sol se fait faucon et le faucon poursuit dans le ciel le cygne le cygne sur le point d’être rattrapé par le faucon voit un étang sous lui il replie ses ailes il se laisse tomber comme une pierre et au contact de l’eau le cygne se transforme en une grémille poisson à queue pleine de piquants le faucon se laisse tomber se transforme en brochet et le brochet essaye d’attraper la grémille mais la grémille lui présente toujours sa queue pleine de piquants et le maintenant ainsi à bonne distance elle nage elle nage elle nage jusqu’au bord de l’étang et au contact de la berge la grémille se transforme en un petit anneau d’or qui vient rouler rouler rouler rouler jusqu’aux pieds de la princesse oui la fille du tsar était au bord de l’étang en train de laver son linge dans l’eau claire alors quand elle a vu l’anneau d’or elle l’a ramassé elle l’a glissé à son doigt oh il lui allait bien comme un gant et elle s’est dit [end]
[DD] c’est peut-être un bon présage c’est peut-être que je vais rencontrer l’homme qui me plaira et que je vais me marier dans l’année [end]
[NS] alors fine et légère elle ramasse son linge et rentre au palais de son père le lendemain matin au palais on frappe à la porte c’est un riche boyard [end]
[fDD] je veux parler au tsar [end]
[NS] on (l')introduit [end]
[fDD] tsar ta fille m’a pris un anneau d’or qu’elle me le rende [end]
[NS] furieux le tsar appelle sa fille [end]
[fDD] ma fille rends à cet homme l’anneau d’or que tu lui as pris [end]
[NS] alors de colère la princesse ôte l’anneau d’or de son doigt elle le jette à terre et l’anneau d’or se transforme en douze petits grains de millet qui s’éparpillent aux quatre coins de la pièce sauf le douzième qui saute et vient se glisser dans le soulier de la princesse Ohlàlà à cet instant se transforme en coq et le coq picore tous les grains de millet tous les grains de millet éparpillés dans la pièce aux quatre coins sur le sol et puis il saute sur le bord de la fenêtre et crie [end]
[DD] [squawking noise three times] je l’ai gagné [squawking noise three times] je l’ai vaincu [squawking noise three times] je m’en suis débarrassé [end]
[NS] mais à ce moment-là c’est alors que le petit grain de millet qui était dans le soulier de la princesse saute à terre se transforme en faucon clair et le faucon clair de son bec embroche le coq qui tombe mort le faucon clair reprend son apparence de jeune homme et l’apparence du jeune homme ne laisse pas du tout indifférente la princesse mais alors pas du tout. la princesse qui en son fort intérieur se dit [end]
[DD] oh c’est peut-être que le présage commence à porter à tenir ses promesses peut-être que je vais me marier dans l’année ? [end]
[NS] ben on (n’)a pas attendu l’année quelques jours plus tard on a organisé les noces et on avait(/a) fait les mar- le mariage entre le jeune homme et la princesse le coq était de la noce on l'a mis à griller chair ferme mais savoureuseben moi je vais vous dire je vais vous dire ce que je pense et ce que ce que je trouve c’est que c’est bien tout ça oui je trouve que c’est bien que le ce jeune homme ait épousé cette princesse c’est bien déjà parce que parce qu’ils allaient bien ensemble et vous savez comment on sait qu’ils allaient bien ensemble ? ben c’est qu’ils s’aimaient parbleu et d’ailleurs c’est tout normal tout ça c’est tout naturel parce que il avait déjà commencé par lui embrasser le doigt il avait caressé le pied et maintenant et jusqu’à la fin des temps il habitait son cœur [end]